Les troubles des apprentissages

On dit parfois de certains enfants qu’ils sont : « maladroits, turbulents, agités, fainéants ou encore « dans la lune ». Les parents mentionnent leurs difficultés à faire les devoirs, à s’organiser au quotidien… Mais peut-être font-ils partie de ces enfants qui présentent un ou des troubles DYS ou qu’ils souffrent d’un TDAH, rendant alors le quotidien difficile. 

Les troubles DYS, on en parle beaucoup… à tort ou à raison, avec des représentations parfois erronées, c’est pourquoi il m’a semblé utile de revenir sur la terminologie.

Dans les classifications internationales, on appelle ces troubles « dys » des troubles spécifiques des apprentissages. Ce sont des TROUBLES NEURODEVELOPPEMENTAUX qui altèrent de manière durable et spécifique un apprentissage (ex: la lecture) ou une fonction cognitive (ex: l’attention) alors que le reste fonctionne bien

C’est en fait le contraste entre des difficultés importantes dans un domaine très particulier alors que l’enfant est brillant et compétent dans pleins d’autres domaines. Face aux différents obstacles liés aux apprentissages nouveaux, ce sont des enfants qui ne vont pas les surmonter naturellement comme les autres enfants et dont les aides / outils pédagogiques classiques ne seront pas suffisants. 

Chaque enfant est unique, et même si on retrouve des similitudes, chaque trouble est unique. Ils diffèrent selon la sévérité du trouble (notion de curseur modéré à sévère) mais aussi selon l’environnement dans lequel l’enfant évolue (qui peut aggraver ou retarder le diagnostic par exemple). Il faut inclure ces troubles dans la variabilité du développement de chaque enfant.

Exemple d’un cas clinique : 

Léa a 8 ans et demi, elle rencontre des difficultés spécifiques et persistantes en lecture et en orthographe, où elle fait souvent beaucoup d’erreurs, alors qu’elle entend bien, qu’elle voit bien, qu’elle n’a pas de pathologies psychiatriques ni de troubles neurologiques. On dit qu’elle est dyslexique-dysorthographique (trouble spécifique du langage écrit). En revanche, Léa est excellente en mathématiques. Elle a de bonnes capacités en raisonnement logique et quantitatif. Elle est aussi particulièrement douée en dessin et en construction. Elle fait preuve de bonnes capacités d’imagination et d’élaboration. 

Qui repère ? 

Ce sont les parents, les enseignants en première ligne. 

Qui élabore le diagnostic ?

Des professionnels de santé spécialisés (orthophoniste, psychomotricien, neuropsychologue, psychologue…) avec l’appui du médecin neuropédiatre.  Ce diagnostic n’est possible qu’à partir d’un certain âge (7-8 ans) pour écarter un simple retard d’acquisition.

Les critères diagnostic

Le DSM-5 définit ces troubles selon différents critères : 

  • Affirmés par des outils d’évaluation standardisés
  • Ne pouvant être expliqués par une pathologie sensorielle, neurologique, psychiatrique ou une déficience intellectuelle
  • Durables et persistants depuis au moins 6 mois malgré la rééducation et les adaptations pédagogiques
  • Présents dès la petite enfance ou plus tardivement quand l’enfant ne parvient plus à les compenser naturellement
  • Impact significatif sur la réussite scolaire et le quotidien

L’origine

L’étiologie est encore inconnue à ce jour. Les facteurs sont multiples : génétiques, neurologiques et environnementaux. 

Sur le plan cérébral et à l’échelle individuelle, il n’existe pas d’anomalie identifiée mais certaines études groupales révèlent des anomalies architecturales ou fonctionnelles. 

Sur le plan génétique, on remarque fréquemment la persistance des troubles de génération en génération (facteur d’hérédité). 

Sur le plan environnemental, un milieu familial étayant favorise les ressources, les moyens qui vont faciliter la mise en place de soins et les stimulations nécessaires sur le plan éducatif. 

Les troubles associés

Généralement, ces enfants présentent ce que l’on nomme des « comorbidités », c’est-à-dire des difficultés consécutives à leur trouble. On retrouve notamment : un manque de confiance en soi, une estime de soi fragilisée, de l’anxiété de performance, des difficultés à s’intégrer socialement, des symptômes anxio-dépressifs, des symptômes psychosomatiques…